En 399 av. J-C., Socrate est condamné à mort par la respectable cité d’Athènes. Comment ce modèle démocratique en est-il venu à exécuter «le meilleur, et aussi le plus sensé et le plus juste» des hommes (Phédon) ? Épisode fameux de l’Athènes classique, la condamnation du philosophe devient le péché originel de la démocratie et donne naissance à la figure de l’intellectuel victime de l’obscurantisme.
Paulin Ismard mène une enquête fouillée et captivante sur l’événement qu’a constitué le procès de Socrate, et sur l’écho ininterrompu qui l’a suivi. Éclairant avec rigueur les raisons historiques de sa condamnation – la subversion socratique résidait tant dans les positions politiques du philosophe que dans son mode de vie et sa pédagogie -, l’auteur scrute ensuite les multiples lectures qui l’accompagnent : des Pères de l’Église aux sans-culottes, de Diderot à Maurras, tous, jusqu’à nos jours, ont observé leur époque au prisme de Socrate.
Les apéros philo de L’escampette
Tous les mois environ, Dimitri Desurmon, professeur de philosophie dans un lycée palois, propose de s’intéresser à un ouvrage de philosophie marquant de l’actualité. Ces recensions servent à initier un débat autour des concepts philosophiques abordés.