L’appel, de Fanny Wallendorf (éditions Finitude)

Fanny Wallendorf passe la barre haut la main pour son premier roman : une biographie évocatrice de Richard Fosbury, le premier sauteur à regarder les étoiles. Un livre magnifique sur les émotions sportives et les passions de jeunesse, évoquées avec beaucoup de délicatesse. Décidément, les éditions Finitude sont un vrai découvreur de talents.

L’appel, Fanny Wallendorf, éditions Finitude, 22 euros.

> Pour réserver ce livre, vous pouvez nous envoyer un message ici ou nous appeler au 05 59 27 83 31.

L’île aux troncs, Michel Jullien, éditions Verdier

Faire un roman sur une communauté de culs-de-jatte, anciens combattants de la Deuxième guerre mondiale exilés dans le nord de l’URSS, il fallait oser… Et il fallait avoir le talent de Michel Jullien, qui de son écriture très travaillée, s’amuse des héroïsmes et des systèmes qui les fabriquent. Partant d’une réalité historique tragique, il en fait un roman loufoque qui rend hommage aux oubliés et célèbre l’amitié sincère et joyeuse.

L’île aux troncs, Michel Jullien, éditions Verdier, 14€.

Tsin-Line, Virginie Sanchez, éditions Balzane

Pour les amoureux de la nature, et des chevaux en particulier ! L’histoire fabuleuse de Tsin-Line, fille de l’empereur mongol Gengis Khan, ou comment le contact étroit avec le cheval peut aider l’enfant à grandir et à s’épanouir. Un texte sensible porté par des illustrations magnifiques.

Par l’illustratrice (tarbaise) des Trois grains de riz (éd. Père Castor).

A partir de 7 ans en lecture accompagnée / 9 ans en lecture seule

Tsin-Line, Virginie Sanchez, éditions Balzane, 25 euros.

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Terres promises, Milena Agus, éditions Liana Levi

L’auteure de Mal de pierres nous emmène encore une fois en Sardaigne dans ce très beau roman sur la quête de bonheur et l’illusion des lointains meilleurs. Une ode subtile aux optimistes, un livre lumineux.

 

 

 

 

 

 

Note de l’éditeur :

La terre promise, tout le monde la cherche. Pour Raffaele, de retour en Sardaigne juste après la guerre, elle se situe sur le Continent. Mais une fois là-bas, Ester, sa jeune épouse, a le mal du pays, elle qui était pourtant si pressée d’en partir… Alors la famille y retourne. Leur fille, Felicita, s’adapte aux humeurs locales et s’initie avec la même conviction au communisme et au sexe. De ses amours naîtra Gregorio, drôle de petit bonhomme qui trouvera sa voie dans la musique. Au fil des ans et des rencontres, ils avanceront dans leurs vies imparfaites, croisant la route d’autres êtres en quête de bonheur. Pour tous, Felicita est l’indispensable pivot. Car à ses yeux les gentils ne sont pas des perdants et la terre promise est au coin de la rue. Une saga familiale décalée, portée par une héroïne qui ressemble comme une sœur à Milena Agus.

Terres promises, Milena Agus, Liana Levi, 15 euros.

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Les limites du langage philosophique, René Daumal, éditions La Tempête

Dans une langue claire et simple, René Daumal entreprend de répondre à l’éternelle question « qu’est-ce que la philosophie ? ». Un magnifique éloge de cette discipline dont les contours sont la vie. Notre livre de philosophie de l’été !

La Tempête est une toute jeune maison d’édition Bordelaise créée il y a deux ans, avec déjà plusieurs excellents titres au catalogue. Nous aurons le plaisir de les recevoir à la librairie en automne.

 

 

 

Note de l’éditeur :

« La philosophie est aussi nécessaire à la connaissance que la carte géographique au voyage : la grande erreur, je le répète, est de croire qu’on voyage en regardant une carte » (René Daumal)

Quelle est la vocation réelle de la pensée philosophique ? Son étymologie, « l’amour de la sagesse », nous rappelle qu’elle n’a pas sa fin en elle-même. Comment a-t-elle pu s’égarer au point de devenir pour la modernité un discours séparé de la vie ? A travers l’étude des premiers textes indo-européens, sanskrits et grecs, René Daumal cherche à retrouver l’usage et le sens d’une pensée qui accompagne et nourrisse véritablement l’existence humaine : « c’est d’ici que part notre pensée, c’est ici qu’elle doit revenir ; mais après quels détours ! » Pas d’enseignement doctrinaire, ni de vérité révélée. Le sens des textes n’est pas à chercher en eux-mêmes mais dans le quotidien et le concret qu’il éclaire pour les rejoindre et s’y résoudre. Il faut réveiller la philosophie de sa torpeur institutionnelle !

Les limites du langage philosophique, René Daumal, éditions La Tempête, 10 euros.

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L’affaire Furtif, de Sylvain Prudhomme

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un voilier quitte le port de Lisbonne et file en silence vers le pôle sud ; le monde s’affole. Qui est à bord ? Pourquoi faire sécession ? En a-t-on seulement le droit ? Quand l’équipage débarque sur des îlots glacés de l’Atlantique sud puis saborde le bateau, le public commence déjà à se lasser de l’aventure. Il faudra que des objets portés par les flots réapparaissent dix ans plus tard sur les côtes africaines pour que le monde s’intéresse de nouveau au destin des « fugitifs ».

Un roman savoureux et déroutant sur la liberté, la quête de paix et les travers de nos sociétés du spectacle. Dans un style classique, Sylvain Prudhomme (auteur des romans Les Grands et Légende) mêle habilement poésie, burlesque et ironie.

« Le monde était sur le qui-vive. Partout on veillait, on anticipait, on prévenait. Il n’était plus un doigt dont le remuement ne fût aussitôt prétexte à alarmes, enquêtes, rapports, expertises, contre-expertises. 

Une nuit de novembre, le Furtif prit le large. »

Le bon cœur, Michel Bernard, éd. La table ronde

Né en 1958 à Bar-le-Duc, Michel Bernard réalise une carrière dans l’administration publique. Sa bibliographie, riche d’une dizaine de titres désormais, montre un fort attachement à l’histoire et la géographie françaises. Après deux biographies remarquables, Les forêts de Ravel (La table ronde, 2015) et Deux remords de Claude Monet (2017), primé par les libraires et la critique, il revient sur ses terres natales en dressant le portrait d’un personnage emblématique de l’histoire de France : Jeanne d’Arc.

Il faut une certaine audace pour entreprendre la biographie d’une figure qui a déjà suscité tant de passion dans le domaine littéraire, cinématographique et politique. Tout comme son héroïne, Michel Bernard ne vise pas à l’exceptionnel mais apporte sa pierre à cet édifice tout en pudeur, avec détermination et talent.

Ainsi qu’en témoignent les deux citations en épigraphe (Jules Michelet et Christine de Pizan), Michel Bernard s’inscrit dans une riche tradition hagiographique. Le titre est d’ailleurs inspiré du mot de Michelet : « Elle […] eut une action par la vive lumière qu’elle jeta sur une situation obscure, par une force singulière de bon sens et de bon cœur. »

Sur le plan historiographique, le récit de Michel Bernard est très neutre. Le livre commence au printemps 1429 alors que Jeanne (soutenue par « l’opinion publique » de la ville, qui croit en elle) essaie de convaincre le seigneur de Baudricourt de l’introduire auprès de Charles de Valois. Il se termine avec son procès, deux ans plus tard, et son exécution le 30 mai 1431. L’enchaînement des événements, très brusque, sert surtout de base pour créer une roman historique extrêmement dynamique où, une fois la folle histoire en marche, on ne reprend plus son souffle. Michel Bernard utilise tous ses talents de conteur pour donner un rythme au récit dont l’acmé est assez vite atteinte avec la libération d’Orléans puis se ponctue d’espoirs et de déceptions, autant de silences entre les cuivres des batailles. Une grande attention est également portée aux décors de cette épopée. La description des campagnes de l’est de la France est saisissante de vérité et très émouvante.

Le portrait de Jeanne est celui d’une femme qui se distingue bien peu des paysannes de son village. Mais choisie par la Providence, elle montre une volonté de fer à réaliser son destin. Au fil de ses aventures, elle reste proche de ses compagnons de guerre et porte un regard plein d’empathie sur le monde qu’elle découvre. Michel Bernard élude en quelque sorte la question religieuse de la vocation de Jeanne d’Arc en faisant débuter le récit après son adolescence. Il accepte la vocation de façon très respectueuse, en la traitant comme événement déclencheur. Elle est décrite en creux par la réception qu’en ont fait ses contemporains, par la confiance qu’ils ont plus ou moins accordée à cette jeune paysanne convaincue de pouvoir délivrer la France du joug étranger. Et, à nos yeux de lecteurs, cela fait d’autant plus apparaître l’aspect extraordinaire de cet épisode de l’Histoire.

Bien loin des interprétations mystiques qui ont été données du personnage (la dernière en date étant le très étonnant film Jeannette de Bruno Dumont), Michel Bernard offre ainsi la biographie palpitante d’une jeune femme ordinaire au destin exceptionnel.

Le bon coeur, Michel Bernard, éditions de la Table ronde, janvier 2018, 20 euros.

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