Jack Trevor Story
Editions Cambourakis
9 euros
Allez, un peu d’humour anglais avec ce petit livre savoureusement absurde.
Alors qu’il vadrouille en forêt par un beau jour d’été, Abie, petit garçon de quatre ans, bute sur le corps d’un homme étendu au milieu des fougères et des rhododendrons, en ce charmant coin de campagne anglaise. Harry est mort, et son cadavre est bien encombrant pour les membres de la petite communauté qui peuple la lande de Sparrowswick. Plusieurs fois découvert, caché, enterré, exhumé au cours d’une même journée, le défunt déclenche une série de quiproquos, et sera le révélateur des turpitudes secrètes des villageois, qui tous ont de bonnes raisons de craindre d’être accusés de meurtre. Mais l’incident, cause de beaucoup d’angoisse, encouragera également le rapprochement de quelques êtres, les situations délicates stimulant semble-t-il sentiments et passions. En quelques phrases percutantes, Jack Trevor Story excelle à croquer une série de portraits particulièrement savoureux : le capitaine Wiles, balourd et piètre chasseur, la jeune mère d’Abie, sexy et sans complexes, Sam Marlow, artiste raté mégalomane, Miss Graveley, vieille fille en mal d’amour, ou encore Mark Douglas, promoteur immobilier et séducteur invétéré.
Henning Mankell
Points Policiers
8,20 euros
Un excellent Mankell, qui nous fait voyager dans la Suède rurale, pour ensuite nous emporter à travers la Chine, l’Amérique, l’Angleterre et l’Afrique d’hier et d’aujourd’hui… Au-delà d’un excellent auteur de romans policiers, Mankell sort du carcan du polar scandinave et se révèle aussi historien et curieux des rencontres entre les cultures à travers le temps, et donne une nouvelle dimension à son oeuvre à travers cette belle fresque. Une très belle intrigue, où la petite histoire côtoie la grande, un vrai dépaysement.
Sérendipité : l’art de trouver ce que l’on ne cherche pas en cherchant ce que l’on ne trouve pas…
Bernard Villiot
L’élan vert
12,70 euros.
« Il y a fort longtemps, dans un pays où l’hiver était sans fin, un roi aussi grand que généreux aperçut une étoile qui brillait de mille feux, Cette étoile, il en était certain, annonçait un heureux présage, Justement… Toc, toc, toc ! Trois étrangers frappèrent à sa porte. »
Un très beau conte de Noël, tout en tendresse et originalité, qui croise l’histoire des rois mages et la naissance du Père Noël. Des illustrations très douces et très colorées.
Hervé Le Corre
Editions Rivages
9,65 euros.
Noir c’est noir. Un polar servi par l’écriture toujours resplendissante d’Hervé Le Corre, qui contraste avec une intrigue extrêmement sombre, où les personnages se côtoient forcés par les circonstances de disparitions difficiles, où l’enfant aimé devient orphelin, où le policier devient gibier, où l’absence de l’autre blesse toujours plus profondément ou au contraire, esquisse des portes noires afin de s’engager plus rudement dans un monde incompréhensible de violence et de trahison.
Bernard Villiot et Xavière Devos.
Editions L’élan vert
14,20 euros
Les sorcières, d’habitude, elles s’habillent en noir, elles souffrent de mauvaise humeur chronique, elles sèment allégrement la zizanie par l’emploi de mauvais sorts ou de crapauds défraîchis, et une araignée traîne généralement dans leur décolleté (quand elles en ont un).
Abigaël Treybell, comme toute sorcière qui se respecte, est capable de se changer en sauterelle. Pour le reste, elle aime les couleurs, nager les pieds palmés, se balade en maillot de bain en buvant du thé légèrement infusé. Et surtout, d’humeur vagabonde, elle ensorcelle son canapé afin de parcourir le monde entier. C’est sans compter le matou, le facétieux Bretzel, qui, jaloux de voir sa maîtresse côtoyer les autres chats de la planète, décide de fuguer. Pour le retrouver, Abigaël va devoir suivre sa piste en passant par Moscou, Louxor, le mont Fuji, Acapulco, Delhi…
Les découpes dans les pages du livre nous ouvrent des fenêtres sur les différents mondes arpentés par la sorcière déboussolée. Un voyage terriblement coloré, des illustrations qui dépaysent, des textes qui regorgent de poésie.
Robert Pobi
Editions Sonatine
21,30 euros
Pour ceux qui aiment le roman noir vraiment noir.
Montauk, Nouvelle-Angleterre. Jack Cole revient pour la première fois depuis près de trente ans dans la maison où il a grandi. Son père, Jacob Coleridge, un peintre reconnu et célébré dans tout le pays à l’égal de Jackson Pollock, y vit reclus depuis des années, souffrant de la maladie d’Alzheimer. Jack, qui a le corps entièrement tatoué d’un chant de L’Enfer de Dante, souvenir d’une jeunesse perturbée, est lui aussi un artiste en son genre. Travaillant en indépendant pour le FBI, il possède un don unique pour lire les scènes de crime et entrer dans l’esprit des psychopathes. Alors qu’un terrible ouragan s’approche des côtes, le shérif de la ville profite de la présence de Jack pour lui demander de l’aider à résoudre un double assassinat, celui d’une femme et d’un enfant dont on ignore les identités. Devant la méthode employée par le tueur, Jack ne peut s’empêcher de faire le lien avec un autre crime, jamais résolu, le meurtre de sa mère lorsqu’il avait 12 ans. Alors que le village est bientôt coupé du monde par la tempête, les meurtres se succèdent et Jack est bientôt convaincu que son père connaît l’identité de l’assassin. La clé réside-t-elle dans les 5 000 mystérieux tableaux qu’il a peints inlassablement ces dernières années et qui semblent constituer une sorte d’étrange puzzle ? C’est dans l’esprit de son père que Jack va cette fois devoir entrer, comme il entre d’habitude dans celui des criminels, pour trouver une vérité complètement inattendue. Dans ce premier roman impressionnant, Robert Pobi s’intéresse à un trait commun que partagent artistes, médecins et policiers, celui d’interroger obsessionnellement les apparences afin d’atteindre, peut-être, la vérité qui se cache derrière. Avec une efficacité et une maîtrise dignes des plus grands auteurs de thrillers, il tient le lecteur en haleine de la première à la dernière page, au fil d’une intrigue machiavélique, jusqu’au coup de théâtre final, qui place le livre au niveau des plus grandes réussites du genre. On affleure même le huis-clos. Inlassable voyageur, Robert Pobi a longtemps travaillé dans le monde des antiquités. L’Invisible est son premier roman.