Voici un échantillon de notre sélection de romans étrangers ! À offrir, pour ses proches ou pour soi.
De grandes espérances, Charles Dickens
Éditions Tristram
La vie n’est pas facile pour Pip. Orphelin, élevé à la dure, comment pourrait-il échapper à sa triste condition de garçon de la campagne, voué à devenir forgeron ?
Reçu chez l’étrange, vieille et riche mademoiselle Havisham, il fait la connaissance de sa fille adoptive, la ravissante Estella. Depuis qu’elle a été abandonnée le jour de ses noces, le temps semble s’être arrêté dans la maison de la vieille femme. Elle ne vit plus que pour se venger des hommes, et Estella, dont Pip tombe amoureux, est l’instrument de cette vengeance…
De plus en plus honteux de ses origines, Pip se réfugie dans son rêve de devenir un gentleman… Or un jour, il est informé qu’un bienfaiteur anonyme désire lui allouer une importante somme d’argent, pour financer son installation à Londres et favoriser son ascension sociale.
Alors que ses espoirs de grandeur se réalisent enfin, et qu’il s’apprête à revoir Estella, Pip est loin de soupçonner ce qui l’attend.
Les raisins de la colère, John Steinbeck
Éditions Gallimard, collection « Du monde entier »
Au coeur de l’Oklahoma des années 1930, les petits exploitants agricoles se font racheter de force leurs terres et se retrouvent aux abois. Mais, miracle, l’appel de la Californie retentit : ses fruits savoureux à cueillir, son coton à récolter et son grand besoin de main-d’oeuvre. Toute la famille Joad se serre dans un pick-up pour atteindre cet eldorado avec le rêve d’y faire fortune. La Route 66 est longue, les dollars manquent rapidement, les grands-parents tombent malades, le véhicule les lâche… Enfin arrivés, les Joad déchantent : le travail manque et ils sont des milliers à en chercher. Alors que la faim les tenaille, seule la mère tient bon et pousse les siens à garder espoir. Mais est-ce seulement possible ?
Les raisins de la colère, récompensé du prix Pulitzer en 1940, est considéré comme le meilleur roman de Steinbeck et le plus emblématique de la Grande Dépression. Exil, détresse, exploitation traversent ce chef-d’oeuvre aux échos toujours parfaitement actuels, et que cette nouvelle traduction rend plus puissant encore.
L’Odyssée de Sven, Nathaniel Ian Miller
Éditions Buchet Chastel
Dès le prologue, le héros/narrateur annonce le programme : on l’a appelé Stockholm Sven, Sven le borgne, Sven le baiseur de phoques. On dit de lui qu’il a vécu seul, piégé dans le Grand Nord, qu’il est mort dans un accident, qu’il est un ermite, fou, un original qui abhorre la société. « Tout cela est vrai, et faux en même temps » prévient-il avant de se lancer dans le récit de sa vie.
Nous sommes en 1916 en Suède, et Sven, lassé d’une vie perdue dans un travail sans intérêt, décide de rejoindre le Spitzberg, un archipel de l’Arctique où la nuit règne en maîtresse quatre mois par an, où l’on doit résister aux assauts des éléments comme un coquillage s’agrippe désespérément à son rocher, où l’on peut assister à la splendeur d’une aurore boréale et être dévoré par un ours polaire dans la minute qui suit. À la suite d’un accident presque fatal, Sven se retrouve défiguré et pense immédiatement que c’est un signe du destin : son avenir, c’est la solitude, une vie d’ermite.
C’est ainsi qu’il se met en quête de ce qu’il appellera « son fjord », son silence, sa retraite. En route, il rencontrera de nombreux compagnons, des rêveurs, des marginaux, des exclus ou tout simplement des solitaires. À leurs côtés, il assistera à la naissance d’un glacier, aux jeux des renards polaires dans un jour sans fin, apprendra l’art de la trappe et de la pêche. Seul, il ira au bout de lui-même pour mieux retrouver le reste du monde.
Le goûter du Lion, Ito Ogawa
Éditions Piquier
Avec la délicatesse d’écriture que nous lui connaissons dans ses précédents romans, Ogawa Ito nous entraîne dans une réflexion sur l’approche de la mort. Le lion du titre désigne les pensionnaires de la « Maison du lion », un centre de soins palliatifs sur l’île aux citrons, dans la mer intérieure du Japon ; chacun des « hôtes » est invité, à la manière des lions, à sortir de la vie en convive rassasié et dans la plus grande liberté. Le goûter est celui du dimanche où l’on sert un mets parmi ceux que les hôtes souhaitent savourer une dernière fois dans leur vie. On y partage des gâteaux, ses peurs et ses petits bonheurs pour attendre sa propre mort avec sagesse et sérénité. Une lecture émouvante et un roman plein d’espoir dans lequel la plume d’Ogawa garde sa finesse et son humour.
L’illusion du Mal, Piergiorgio Pulixi
Éditions Gallmeister
À travers toute l’Italie, les téléphones portables vibrent à l’unisson. En l’espace de quelques minutes, des milliers de personnes reçoivent une vidéo intitulée « La loi, c’est toi ». À l’écran, un criminel ligoté et un homme masqué qui prend la parole. Son objectif :
Faire voter en ligne le public sur le sort de son prisonnier, qu’un système judiciaire inefficace et corrompu a laissé impuni. La vindicte populaire est en marche. Mara Rais et Eva Croce, deux femmes aussi différentes qu’imprévisibles, sont chargées de l’enquête, épaulées par le criminologue Vito Strega. Confronté à un ennemi insaisissable à la popularité grandissante, le trio se lance dans une course contre la montre.
Après L’ Île des âmes, la nouvelle enquête d’Eva et Mara nous emmène de la Sardaigne à Milan. Face à la séduction du mal, chacun devra choisir entre envie de justice et soif de vengeance.
Le royaume désuni, Jonathan Coe
Éditions Gallimard, collection « Du monde entier »
Bienvenue à Bournville, charmante bourgade proche de Birmingham connue pour sa célèbre chocolaterie. C’est à l’occasion de la victoire de mai 1945 que nous y rencontrons la petite Mary Clarke, émerveillée par les festivités organisées autour de sa maison. Elle y croise alors le chemin d’un certain Geoffrey Lamb, fils d’un collègue de son père travaillant aussi dans l’usine de chocolat. Nous retrouvons Mary et Geoffrey en 1953, fiancés et fascinés par le couronnement de la reine Élisabeth II que leurs familles respectives regardent ensemble sur le premier poste de télévision de Bournville. Treize ans plus tard, le couple a trois fils épris de football, qui s’extasient devant le match opposant les Anglais aux Allemands lors de la Coupe du monde de 1966. Nous les verrons à leur tour grandir et tracer leurs routes au fil de l’investiture du prince de Galles, du mariage de Charles et Diana, de la mort de cette dernière, de l’arrivée de Boris Johnson en politique, pour finalement retrouver Mary lors du 75? anniversaire de la Victoire, en plein confinement.En sept parties scandant les sept temps majeurs de l’histoire de l’Angleterre moderne, Le royaume désuni mêle brillamment les destins d’un pays dysfonctionnel, d’une irrésistible famille anglaise et d’une chocolaterie.Jonathan Coe signe ici un roman de grande ampleur dans la lignée si charming et piquante de Testament à l’anglaise et du Coeur de l’Angleterre.
L’été où tout a fondu, Tiffany McDaniels
Éditions Gallmeister
Été 1984 à Breathed, Ohio. Hanté par la lutte entre le bien et le mal, le procureur Autopsy Bliss publie une annonce dans le journal local : il invite le diable à venir lui rendre visite.
Le lendemain, son fils Fielding découvre un jeune garçon à la peau noire et aux yeux d’un vert intense, planté devant le tribunal, qui se présente comme le diable en personne. Cet enfant à l’âme meurtrie, heureux d’être enfin le bienvenu quelque part, serait-il vraiment l’incarnation du mal ? Dubitatifs, les adultes le croient en fugue d’une des fermes voisines, et le shérif lance son enquête. Se produisent alors des événements étranges qui affectent tous les habitants de Breathed, tandis qu’une vague de chaleur infernale frappe la petite ville.
Porté par une écriture incandescente, L’été où tout a fondu raconte la quête d’une innocence perdue et vient confirmer le talent exceptionnel d’une romancière à l’imaginaire flamboyant.
Le courage des oiseaux migrateurs, Zijian Chi
Éditions Piquier
Quand la rivière se libère de sa ceinture de glace et de neige, quand les arbres reverdissent et que les azalées fleurissent à nouveau, la Réserve ornithologique de Wucheng reprend vie pour le grand bonheur des canards, des sarcelles et même des cigognes qui viennent nicher jusque sur le Temple de la Déesse. Et devant les nombreuses pariades, les habitants de cette petite ville aux hivers interminables ne cessent de proclamer les mérites des oiseaux migrateurs et nourrissent leurs légendes.
Il y a là les nonnes du Temple de la Déesse, les petits marchands de la rue de la Paix, les cuisiniers au wok, coiffeurs, cordonniers, vendeurs d’huile, fabricants de fleurs en papier, vendeurs de beignets torsadés. Il y a encore Noiraud, le simple d’esprit qui nourrit les oiseaux et qui est amoureux d’une nonne. Dans le tumulte du marché, dans les ruelles et les gargotes, on les voit tous en train de colporter discrètement l’histoire touchante des oiseaux redresseurs de torts qui reviennent au printemps après une longue absence en apportant aussi le virus d’une grippe qui causera la mort de deux personnalités riches et puissantes.
Quand la vie renaît avec l’arrivée des oiseaux, elle prend une autre dimension car la forêt retentit de bruits d’ailes et de légendes comme celle qui voudrait que les ailes des oiseaux migrateurs servent de registre des vivants et des morts du Dieu des enfers. Elles sont enchevêtrées avec verve et truculence dans la splendeur du printemps et tissées avec les multiples histoires et secrets de ses habitants.
OH CANADA, Russell Banks
Éditions Actes Sud
Au seuil de la mort, Leonard Fife, célèbre documentariste, accepte une interview filmée que veut réaliser l’un de ses disciples, Malcolm. Fife a exigé le noir complet sur le plateau ainsi que la présence constante de sa femme, Emma, pour écouter ce qu’il a à dire, loin des attentes de Malcolm. Après une vie de mensonges, Fife entend lever le voile sur ses secrets mais, sous l’effet de l’aggravation rapide de son état, sa confession ne ressemble pas à ce que lui-même avait prévu. Puissant, écorché, bouleversant, ce roman testamentaire sur les formes mouvantes de la mémoire pose la question de ce qui subsiste – de soi, des autres – lorsqu’on a passé sa vie à se dérober.
Les Désirs Flous, Dola de Jong
Éditions du Typhon
« Impubliable, honteux, malsain» voilà à quoi s’est heurtée Dola de Jong quand elle tenta de faire publier son roman en 1954. Aujourd’hui considéré comme un classique de la littérature en Hollande et aux États-Unis, Les désirs flous (Die thuiswacht) n’avait jamais été traduit en français. Été 1939 à Amsterdam, par un heureux hasard, la sage Béa rencontre la fougueuse Érica. S’ensuit une colocation entre les deux jeunes femmes. Bouillonnante, Érica fascine Béa qui ne sait que s’interdire de vivre. Peu à peu cette amitié dévorante se mue en un lien qui trouble Béa. Osera-t-elle s’affranchir d’elle-même avant que le monde ne flanche? Exploration intime des mille visages d’une passion, Dola de Jong tend un miroir sur les tensions du désir. Celui qui prend à la gorge, étrangle et exalte. Jetant un regard froid par une écriture chaude sur tout ce qui invite à vivre et tout ce qui nous en empêche, Les désirs flous est une lecture galvanisante dont on ressort en chancelant.