Le grand traité du jardin punk
Éric Lenoir
Terre vivante, 25 €
– Après le succès du Petit traité du jardin punk , paru fin 2018 et vendu à plus 20 000 exemplaires, un nouveau format enrichi en contenu et faisant la part belle aux illustrations (mais qui ne remplace pas le Petit traité …).
– Une réponse aux demandes formulées par une partie des lecteurs du premier opus et par le public rencontré lors d’animations, conférences ou d’échanges avec les médias : davantage d’exemples concrets et pratiques, l’approfondissement de certaines notions, une iconographie enrichie et mise en valeur, l’ajout d’un chapitre sur le jardin nourricier, la liste des végétaux punks complétée et illustrée…
– Une description du concept de « Jardin punk » : un espace décomplexé, moins artificiel, qui s’émancipe des règles du jardinage traditionnel, ne cherche pas à dompter la nature à tout prix et la laisse, au contraire, reprendre un peu ses droits.
– L’approche écologiste, militante et opportuniste d’un paysagiste réagissant aux atteintes environnementales dont il est témoin et cherchant à repenser le rapport de l’homme au paysage.
– Une invitation à porter un regard nouveau sur ce qui nous entoure pour apprendre à discerner le potentiel de tout lieu, afin de l’investir autrement et de reconquérir la biodiversité dans chaque parcelle du quotidien.
– Une réponse à la préoccupation très actuelle d’embellir l’espace de vie collectif ou privé malgré les freins qui s’y opposent, qu’il s’agisse des conditions du site, de budgets très serrés ou d’un outil normatif étouffant, à destination des particuliers comme des élus.
– Un tas d’astuces pour « punkiser » les espaces quand on est rebelle, fauché, écolo et fainéant (régénérer, récupérer, bouturer, transformer, recycler…) – astuces qu’il s’agira bien évidemment de transgresser ou de décliner en se fiant à son instinct.
– Un ton toujours volontairement singulier et une approche à la fois radicale et circonspecte, provocatrice et non conventionnelle du jardin et du paysage.
L’architecte aux pieds nus, manuel d’autoconstruction
Johan van Lengen
Parenthèses, 29 €
Ce manuel, qui a connu un succès considérable depuis les années 1980 en Amérique latine (Brésil) puis en Amérique du Nord (Mexique et États- Unis), est pour la première fois traduit en français. Il s’agit d’un traité sur l’approche intuitive, empirique et contextuelle de la construction, dont Johan van Lengen a collecté le savoir-faire auprès des gens de la campagne et des zones précaires des grandes villes pendant de nombreuses années : Indiens, paysans, habitants des favelas, délogés… Il observe ce qu’il est possible de faire avec peu de ressources, notamment industrielles, et présente de manière didactique et essentiellement grâce au dessin un éventail de possibilités économiques et à faible impact environnemental. Une source d’inspiration pour les candidats à un mode de vie alternatif.
L’enfer numérique, voyage au bout d’un like
Guillaume Pitron
Les liens qui libèrent, 21 €
Comment se douter qu’un simple Like envoyé depuis nos smartphones mobilise ce qui constituera bientôt la plus vaste infrastructure édifiée par l’homme ? Que cette notification, en traversant les sept couches de fonctionnement d’Internet, voyage autour du monde, empruntant des câbles sous-marins, des antennes téléphoniques et des datacenters implantés jusque dans le cercle arctique ?
Le monde « dématérialisé » du numérique, indispensable pour communiquer, travailler et consommer, s’avère bien plus tangible que nous ne voulions le croire. Il absorberait aujourd’hui 10 % de l’électricité mondiale et représenterait près de 4 % des émissions de CO2 de la planète. Or nous peinons à appréhender ces impacts, tant nous sommes embrumés par le mirage du cloud, pur et éthéré. Il faut pourtant nous rendre à l’évidence : si « nuage » il y a, celui-ci est noir de pollution.
Quelle est la géographie de nos clics et de nos données ? Quels enjeux écologiques et géopolitiques charrient-ils à notre insu ? À l’heure du déploiement de la 5G, des voitures connectées et de l’« intelligence artificielle », cette enquête, menée durant deux ans sur quatre continents, révèle l’anatomie d’une technologie qui n’a de virtuel que le nom. Et qui, sous couvert de limiter l’impact de l’homme sur la planète, s’affirme déjà comme l’un des défis environnementaux majeurs du xxie siècle.
La souveraineté invisible : perspectives sur une humanité qui vient
Martin Buber
Éditions de l’éclat, 10 €
Ces essais, pour la plupart inédits, de Martin Buber (1878 – 1965) témoignent de la permanence de la question politique chez ce penseur du judaïsme. Proche de Gustav Landauer à qui il rend ici un double hommage, Buber a associé une réflexion profondément ancrée dans la spiritualité à un attachement jamais démenti à l’égard de la pensée anarchiste sous ses formes les plus variées. Qu’il s’agisse de la non-violence, prônée par Gandhi, ou de la désobéissance civile théorisée par Thoreau, c’est vers les pratiques singulières d’une force sans pouvoir qu’il se tourne, questionnant en toutes occasions le recours à la violence, à la faveur d’une humanité à venir.
Le choix du chômage ; de Pompidou à Macron, enquête sur les racines de la violence économique
Benoît Collombat et Damien Cuvillier
Futuropolis, 26 €
Un livre d’une brûlante actualité sur le choix des dirigeants européens, depuis le début des années 1980 jusqu’à aujourd’hui, de sacrifier l’emploi… et les effets dévastateurs de ce choix.
C’est une enquête fouillée, documentée, riche des témoignages d’anciens ministres, de conseillers de présidents de la République, d’anciens directeurs du Trésor ou du FMI, de banquiers, d’économistes, de juristes, de sociologues et de philosophes…
Benoît Collombat, journaliste à France Inter, a enquêté sur ce qui a fait basculer les choses : comment et pourquoi les hommes politiques ont « remis les clés » de l’organisation du monde à l’économie et à la finance. Ce basculement repose sur la victoire idéologique, à un moment donné, d’une pensée : le néolibéralisme, pour qui le rôle de l’État est avant tout de servir le marché.
Quelles personnalités sont à l’origine de ces grands choix économiques ? Quel rôle a joué la construction européenne ? Aujourd’hui, l’épidémie du coronavirus montre bien l’urgence de s’interroger sur ces choix politiques et économiques.
Réinventer l’amour, comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles
Mona Chollet
Zones, 19 €
Nombre de femmes et d’hommes qui cherchent l’épanouissement amoureux ensemble se retrouvent très démunis face au troisième protagoniste qui s’invite dans leur salon ou dans leur lit : le patriarcat. Sur une question qui hante les féministes depuis des décennies et qui revient aujourd’hui au premier plan de leurs préoccupations, celle de l’amour hétérosexuel, ce livre propose une série d’éclairages.
Au coeur de nos comédies romantiques, de nos représentations du couple idéal, est souvent encodée une forme d’infériorité féminine, suggérant que les femmes devraient choisir entre la pleine expression d’elles-mêmes et le bonheur amoureux. Le conditionnement social, qui persuade les hommes que tout leur est dû, tout en valorisant chez les femmes l’abnégation et le dévouement, et en minant leur confiance en elles, produit des déséquilibres de pouvoir qui peuvent culminer en violences physiques et psychologiques. Même l’attitude que chacun est poussé à adopter à l’égard de l’amour, les femmes apprenant à le (sur ?) valoriser et les hommes à lui refuser une place centrale dans leur vie, prépare des relations qui ne peuvent qu’être malheureuses. Sur le plan sexuel, enfin, les fantasmes masculins continuent de saturer l’espace du désir : comment les femmes peuvent-elles retrouver un regard et une voix ?
Anarchie, l’implacable ascension de l’East India Company
William Dalrymple
Noir sur blanc, 25 €
En 1765, l’East India Company (Compagnie anglaise des Indes orientales) force le jeune empereur moghol à établir une nouvelle administration dans ses riches provinces. Cette administration, composée de marchands anglais, s’appuie sur une armée privée pour collecter des taxes : l’Inde subit une véritable privatisation.
L’East India Company cesse d’être une entreprise conventionnelle, spécialisée dans la soie et les épices, pour devenir un pouvoir colonial agressif, qui étend son emprise sous le couvert d’une activité commerciale. En moins de quarante ans, la Compagnie lève une armée de près de 200 000 hommes, conquiert le Bengale et finalement, en 1803, la capitale moghole de Delhi.
Anarchie raconte comment l’un des plus puissants empires du monde s’est désintégré, tombant entre les mains d’une compagnie privée basée à des milliers de kilomètres. Dès lors, à la fin du XVIIIe siècle, l’East India Company a exercé une domination coloniale préfigurant d’une certaine façon l’exorbitant pouvoir des multinationales actuelles.
La technique et la chair
Daniel Cérézuelle
L’échappée, 22 €
Nous commençons à le voir aujourd’hui : le règne de la technique a dévasté la nature et enfermé l’être humain dans un processus autodestructeur. Mais il ne trouve pas seulement son expression dans des appareils, des usines, des écrans, des réseaux. Il est ancré au plus profond de nous-mêmes, dans notre fascination pour tout ce qui relève de l’efficacité, de la nouveauté, de la rapidité. Mobilisant la notion de chair comme fil conducteur, ce livre explore le rapport de l’homme moderne aux techniques, et montre comment il se fonde sur un imaginaire composé autant de mythes sensibles que d’idées abstraites. Cet imaginaire conduit ainsi nos contemporains à considérer comme un sacrifice le renoncement à la puissance que nous procurent les machines. Pourtant, c’est aussi parce que nous sommes des êtres de chair que le déploiement foudroyant de la puissance technicienne a des effets désorganisateurs, voire déshumanisants. Il est donc vital d’imposer un rythme plus lent et de nouvelles orientations au changement technique. Tâche à laquelle nous sommes bien mal préparés, et dont une des premières conditions est de procéder à une démystification de notre imaginaire technique.