La guerre des salamandres de Karel Capek, avant d’être l’un des ouvrages marquants de la science-fiction au XXe siècle (c’est à Capek que l’on doit l’usage du terme « robot »), est un formidable pamphlet sur l’arrogance humaine et les errements du monde moderne. En 1935, l’écrivain tchèque dénonçait avec brio le capitalisme et l’impérialisme ambiant et montrait comment une guerre peut se préparer sourdement, dans les profondeurs de l’océan.
Résumé par l’éditeur :
Les « Salamandres » de Capek sont secrètement parvenues, parallèlement à l’homme, à un degré d’évolution presque comparable. Ce sont de braves créatures peuplant discrètement, à l’abri des requins, certains hauts-fonds de nos côtes maritimes. L’homme (en la personne truculente du Capitaine Van Toch) les découvre d’abord au large de l’Indonésie, sur une petite île sauvage. Ce sont des êtres paisibles, corvéables à merci et même comestibles. Asservies, exploitées, les salamandres finiront cependant par se révolter, initiées en cela par la pensée marxiste et sensibilisées aux droits accordés aux ouvriers. Emportées par leur élan, ces dernières découvriront alors l’impérialisme, le nationalisme, grignotant peu à peu l’habitat terrestre, nos côtes s’effondrant dans leurs océans. Succéderont-elles alors à l’homme, seules maîtresses d’un globe aquatique, imitant celui-ci jusque dans sa manie d’autodestruction ? « Alors que la situation mondiale se présentait on ne peut plus mal sur le plan économique et pire encore sur le plan politique, j’eus l’occasion d’écrire la phrase suivante : «Ne pensez pas que l’évolution qui a abouti à notre vie soit la seule possibilité d’évolution sur cette planète.» C’est cette phrase qui est coupable, c’est l’origine de la guerre des salamandres. » (Karel Capek)